La Petite Messe Solennelle Rossini (1792–1868)
Au programme de cette rentrée pour le Chœur de chambre les éléments, la Petite Messe solennelle de Gioacchino Rossini, d’abord au Festival Concerts d’Automne de Tours, puis à Odyssud Blagnac.
Joël Suhubiette nous dit quelques mots de La Petite Messe solennelle de Rossini que le Chœur de chambre interprètera pour la première fois :
« Avec cette production, nous avons voulu nous approcher au plus près de la couleur originelle de l’œuvre. Nous avons donc choisi un effectif très proche de celui de la création en 1864 qui prévoyait quinze choristes et quatre solistes – le chœur sera constitué de seize chanteurs et de quatre solistes pour nos concerts – , deux piano-forte et un harmonium.
Avec cette pièce romantique notre démarche est la même que pour les musiques plus anciennes, tout d’abord dans le choix primordial d’interpréter l’œuvre avec des instruments d’époque, et dans la curiosité de se plonger dans le contexte des années de sa composition où tout un courant musical s’intéresse à la redécouverte des musiques anciennes comme les polyphonies de Palestrina ou l’œuvre de Bach et Haendel.
La Petite Messe Solennelle mélange bien des styles différents allant des arias de bel canto aux références à l’écriture polyphonique ancienne. De vrais questionnements se posent donc sur son interprétation. Il ne s’agit pas de prétendre donner l’œuvre telle qu’elle ait pu être chantée à sa création mais de se servir des connaissances musicologiques actuelles, de nos pratiques de la polyphonie et des musiques anciennes, pour mettre en relief les différents styles d’écriture contrastés de l’œuvre. »
L’œuvre
La postface de la Petite Messe Solennelle par Rossini lui-même est bien connue et annonce le caractère tout particulier de cette messe, sacrée mais toute inspirée de l’opéra pour lequel Rossini règne en maître :
« Bon Dieu. La voilà terminée, cette pauvre petite messe. Est-ce bien de la musique sacrée que je viens de faire, ou bien de la sacrée musique ? J’étais né pour l’opéra buffa, tu le sais bien ! Peu de science, un peu de cœur, tout est là. Sois donc béni et accorde-moi le Paradis ».
C’est à la demande de son ami le comte Alexis Pillet-Will que Rossini sort de sa « retraite » qu’il avait prise trente ans plus tôt, alors au sommet de la gloire, pour composer à 71 ans cette Petite Messe solennelle. Cette œuvre serait la dernière de ses « Péchés de vieillesse », un ensemble de 150 compositions écrites après son retrait de la scène pour le salon de sa maison à Passy. Le compositeur bon-vivant a écrit très peu de musique sacrée et cette petite messe est d’ailleurs écrite plutôt pour un salon. Elle est jouée pour la première fois le 14 mai 1864 dans la chapelle privée de l’hôtel particulier de la comtesse et du comte Pillet-Will, rue Moncey, dans le 9earrondissement de Paris, par des chanteurs du Théâtre Italien.
A la lecture de la postface, on peut s’étonner de l’adjectif « solennelle » dans le titre de l’œuvre, mais cela signifie au 19esiècle que la messe chantée comporte toutes les parties de l’office, contrairement par exemple à une missa di gloria qui comprend le Kyrie et le Gloria uniquement. Et il ne faut pas se laisser tromper par l’humour de Rossini dont la ferveur est bien réelle. La messe, composée en deux parties, se déroule comme suit :
Première partie
1 – Kyrie eleison / chœur
Gloria
2 – Gloria in excelsis Deo / solistes et chœur
3 – Gratias / trio pour contralto, ténor et basse
4 – Domine Deus / ténor solo
5 – Qui tollis / duo pour soprano et contralto
6 – Quoniam / basse solo
7 – Cum Sancto Spiritu / chœur
Deuxième partie
Credo
8 – Credo / solistes et chœur
9 – Crucifixus / soprano solo
10 – Et resurrexit / solistes et chœur
11 – Prélude religieux (pendant l’Offertoire) / piano puis harmonium solo
Non numéroté – Ritornello / harmonium
12 – Sanctus / solistes et chœur
13 – O salutaris Hostia / soprano solo
14 – Agnus Dei / contralto et chœur
« Petite », la messe l’est dans son effectif original de quatre solistes, chœur mixte, deux piano-forte et harmonium. C’est cette version, et non la version orchestrale arrangée par Rossini lui-même trois ans plus tard, que choisit de donner Joël Suhubiette avec le Chœur de chambre les éléments.
Damien Colas Gallet, musicologue, nous donne un éclairage sur le lien entre la version originelle et la version orchestrée de la Petite Messe :
« En raison de la singularité de son effectif instrumental, on a longtemps considéré la version « de chambre » de la Petite Messe pour deux pianos et harmonium, comme la version définitive; l’orchestration à laquelle Rossini s’adonna en 1867-1868, ne serait autre qu’un arrangement. Dans sa récente édition critique, Davide Daolmi propose une autre lecture, faisant de la version orchestrée le point d’achèvement d’un long parcours génétique, commencé en 1862, et dont la version de chambre ne serait qu’une étape intermédiaire. L’orchestration l’occupa jusqu’aux derniers jours de son existence mais, contrairement à sa fanfare La corona d’Italia, sa dernière oeuvre (1868), Rossini s’abstint de recourir aux instruments modernes, en particulier ceux de Sax, qui avaient bouleversé l’art de l’instrumentation au fil du xixe siècle. La création posthume de la version orchestrée de la Petite messe, et en même temps sa première exécution publique, eut lieu au Théâtre-Italien le 28 février 1869, jour anniversaire de la naissance du compositeur, avec Gabrielle Kraus (soprano), Marietta Alboni (contralto), Ernest Nicolas (ténor) et Luigi Agnesi. Ce fut un triomphe, mêlé d’une vive émotion.
On peut aimer l’une ou l’autre version de la Petite messe. La première version, de chambre, avec son effectif inhabituel de deux pianos et un harmonium, est séduisante par son originalité. Aucune chance de la confondre, puisqu’il n’existe pas d’autre messe, dans le répertoire, qui présente une telle palette sonore. Mieux que la version orchestrée, elle rend clairement perceptible deux préoccupations poétiques du dernier Rossini. En premier lieu le refus de toute contrainte commerciale ou administrative dans la procédé de composition de l’oeuvre. Ceci explique l’indifférence totale de Rossini aux usages en vigueur, l’effectif étrange, l’emprunt à Niedermeyer, et même des audaces de langage musical surprenantes chez ce musicien né au XVIIIe siècle. Les contre-accents impriment au « Crucifixus » ont un déhanchement chaloupé, voire érotique, un je-ne-sais-quoi de jazzy en totale contradiction avec le sens des paroles, en quoi on reconnaît bien l’art magistral avec lequel Rossini, en toute circonstance, réaffirme le pouvoir souverain de la musique.
En second lieu, cette version de chambre permet de rendre pleinement justice à cet hommage à la musique ancienne, initié par Choron et Niedermeyer, auquel Rossini adhéra ensuite à son tour. Il s’agissait bel et bien, dans la seconde moitié du xixe siècle, du commencement du mouvement historiciste qui allait donner naissance, près d’un siècle plus tard, aux ensembles de musique ancienne, aux « baroqueux », à l’exécution « historiquement informée » qui nous a permis, depuis plusieurs décennies, de redécouvrir des pans entiers de l’histoire de la musique. Quoi de plus adapté qu’un ensemble vocal réduit, sur le modèle de celui du salon Pillet-Will, pour savourer les délicieuses complexités de l’écriture contrapuntique de la messe, pour l’exécuter dans un tempo allant, vif et léger ! »
Les instruments
Si la vie de Rossini et la Petite Messe Solennelle sont bien documentées, nous avons voulu nous attarder dans cet article sur les instruments choisis pour l’interprétation de ces deux concerts et vous proposer, une fois n’est pas coutume, un portrait des instruments, avant bien sûr de vous présenter les solistes.
Les pianos
Les deux pianos sont accordés à 430 Hz, diapason de sortie d’usine, à l’époque,
pour les deux pianos.
Gérard Fauvin nous a fait le plaisir de nous décrire les deux pianos qui seront joués lors des concerts aux Concerts d’Automne de Tours et à Odyssud Blagnac. On lit tout l’amour d’un métier à travers la description de ces deux pianos d’exception, parfaitement adaptés à l’exécution de la Petite Messe solennelle de Rossini.
*Pleyel 204 cm, choisi par Frédéric Chopin pour le Régisseur du Domaine de Nohant, en 1843.
Épave rachetée à l’arrière-arrière-petit-fils du régisseur, établi à Fléac en Charente, en 1986. Piano table fendue, chevillage ne tenant plus du tout. Resté sur champ dans un hangar jusqu’à la tempête de 1999. Toiture écroulée qui détruit les 24 pianos stockés là. Ceinture brisée, sommier décollé et barres de renfort tordues… Rajoutez 6 mois sous la pluie charentaise, et vous aurez une image de l’état d’un piano magnifique mort quatre fois de suite.
C’est un piano parfaitement abouti, produit par les ateliers Pleyel. Ce modèle de 204 cm sonne merveilleusement, il est le prolongement, le résonateur de l’âme de Chopin. Il s’agit d’un piano à queue de 204cm de long et de 140cm de large. Léger, il ne pèse « que » 240 Kg. Cadre bois, renforcé par 4 barres de renfort en fer, ainsi qu’une cinquième, très courte, dans l’aigu. Les cordes sont droites, les cordes graves sont filées en cuivre, fait rare à cette époque, ou les cordes étaient filées le plus couramment en laiton… L’ambitus du clavier est du Do grave au la aigu, soit 6 et 3/4 octaves. Le toucher est léger, mais la mécanique Pleyel de l’époque réagit comme une mécanique de piano droit, c’est à dire à échappement simple… ce qui ne signifie aucunement qu’il ne répète pas aussi bien qu’un piano moderne.
*Erard 212 cm, portant le N° 49.627
Piano retrouvé dans une brocante en Dordogne, venant d’un « Hôtel particulier de Bordeaux ». En réalité, la provenance est celle d’une grande Famille de Bordelais chez qui Franz Liszt faisait étape lors des voyages à travers la péninsule ibérique.
Restauré en 2010, ce piano chante « tout seul ». Sa structure est traditionnelle des pianos Erard : cadre bois, avec un lourd barrage extrêmement bien construit, et renforcé par 5 barres de renfort, en fer, de type « cadre serrurier ». Plus lourd que le Pleyel, il pèse allègrement pas loin de 300 Kg. Avec ses cordes droites, appelées aussi cordes parallèles, il développe une grande puissance. Ses aigus sont courts, percussions, mais c’est malgré tout quand même un Erard quasi identique que Maurice Ravel a choisi pour sa maison de Montfort-Lamaury. L’ambitus du clavier est de 7 octaves, du La1 au la6. La merveilleuse mécanique Erard obéit au moindre souhait d’un pianiste d’aujourd’hui ; seule différence (et pas des moindres) la longueur de tête des touches blanches n’excède pas 48 mm, contre les 52 mm d’aujourd’hui.
Son meuble est magnifique, en palissandre vernis au tampon, avec sa lyre traditionnelle et ses gros pieds ronds cannelés.
L’harmonium
Yves Rechsteiner, directeur artistique du Festival Toulouse les Orgues nous dit quelques mots de l’harmonium :
« L’harmonium utilisé pour ce concert est sorti des ateliers de Debain, considéré comme l’inventeur de l’harmonium en France, puisqu’il dépose un brevet en ce sens en 1842. Il eut un certain succès dans son entreprise, puisque vers 1880, l’usine employait jusqu’à 600 ouvriers !
L’instrument date probablement de la fin du XIXème siècle. Il est donc légèrement postérieur à la création de la Messe de Rossini. Toutefois il comprend tous les jeux (sonorités) qui étaient considérés comme standards en France à cette époque, plus quelques registres plus « modernes » comme un jeu de saxophone, tout à fait délicieux. L’instrument est un témoin précieux des sonorités de cette époque.
Il a été récupéré aux Minimes, restauré par Léa Malvy sur commande de la Ville de Toulouse qui en est le propriétaire. »
Les interprètes
Le Chœur de chambre les éléments interprète fréquemment la musique romantique. Il connaît Rossini pour avoir chanté son Stabat Mater avec l’Orchestre de chambre de Paris, les chœurs du Barbier de Séville avec Jean-Christophe Spinosi et son ensemble Matheus, et dernièrement les chœurs dans la production du Comte Ory de l’Opéra Comique en 2017 aux côtés de l’orchestre des Champs Elysées sur instruments d’époque sous la direction de Louis Langrée et dans la mise en scène de Denis Podalydès. Nous avons envie de vous faire rencontrer les solistes de cette production ! Voici donc leurs parcours…
Julia Wischniewski, Soprano
Après un parcours au conservatoire d’Aix-en-Provence en piano et en alto, Julia Wischniewski étudie le chant au CNSM de Lyon puis se perfectionne auprès de Magali Damonte.
Aussi à l’aise en soliste qu’en ensemble vocal, elle se produit avec des ensembles ou orchestres comme Le Concert d’Astrée, l’Ensemble Clément Janequin, les Paladins, les Éléments, les Arts Florissants, l’Accademia Montis Regalis, les Passions, l’ensemble Jacques Moderne, l’orchestre baroque de Stuttgart « Il Gusto Barocco », ou encore avec l’orchestre du Capitole de Toulouse, sous la direction de Tugan Sokhiev.
A l’opéra, elle est la Phrygienne et la doublure de Sonia Yoncheva pour le rôle de Vénus dans Dardanus de Rameau sous la direction d’E.Haim à l’Opéra de Lille, au Grand Théâtre de Caen et à l’Opéra de Dijon. Elle rejoint Les Paladins et J. Corréas pour la production de La fausse magie de Grétry à la Fondation Royaumont et endosse les rôles de la Chatte, de la Bergère et de la Chauve-souris dans L’Enfant et les Sortilèges de Ravel sous la direction de F. Leroux au Festival de Deauville. Elle chante régulièrement le rôle de Didon dans Didon et Enée de Purcell. Au grand Théâtre du Luxembourg, elle interprétera le rôle de l’attachée de presse dans l’opéra en création Wonderful Delux de Brice Pauset.
Elle part également en tournée avec deux programmes de concert autour de Haendel avec l’Accademia Montis Regalis et autour des Lieder de Mozart avec le pianofortiste Giorgio Tabacco. L’Enregistrement de l’intégrale des Lieder est prévu pour 2019
Avec l’artiste Jonah Bokaer, elle sera au centre d’un programme autour de Neither de M. Feldman et Didon et Enée de Purcell à New York et en tournée aux Etats-unis.
Cette année, Julia Wischniewski chante le rôle de Micaëlla de Carmen et sera la comtesse dans les Noces de Figaro sous la direction de Pierre Bleuse.
Lise Nougier, mezzo-soprano (Tours)
Lise Nougier commence sa formation musicale par le piano à l’âge de 7 ans. Elle découvre le chant lyrique à l’âge de 17 ans avec Marina Venant au Conservatoire de Valence (Drôme). Très tôt passionnée par l’art de la scène, elle suit, parallèlement à sa formation de chanteuse, une double licence de Lettres Modernes et Arts du Spectacle.
Son parcours musical est également nourri par la rencontre avec Nicole CORTI et l’intégration au Jeune Chœur Symphonique en 2011. Par la suite, elle rejoindra le chœur professionnel Spirito. Cette expérience l’enrichit sur le travail de la voix, l’homogénéité des timbres, les styles musicaux et lui permet aussi de chanter sous la direction de grands chefs d’orchestre tels que François-Xavier Roth, Léonard Slatkin ou encore Emmanuel Krivine. En 2016, elle entre dans la classe de Chantal Mathias au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris et se dirige vers un apprentissage de soliste. Lise prête sa voix de mezzo-soprano coloratura, aux graves moelleux et aux aiguës brillants à des rôles tels que Rosine (Barbiere di Siviglia de Rossini), Stephano (Roméo et Juliette de Gounod), Siebel (Faust de Gounod), La Perichole d’Offenbach ou encore Conception (L’heure espagnole de Ravel) etc. En Août 2018, elle participe à L’Académie Ravel où elle interprète le rôle d’Ermerance dans Véroniquede Messager au théâtre de Bayonne. Dernièrement elle a été Ernesto dans Il Mondo Della Luna dirigé par Tito Ceccherini et programmé par la Philharmonie de Paris.
Forte d’une solide formation dans la classe de mélodie et lieder d’Anne Le Bozec, Lise développe, en plus de l’opéra, un goût prononcé pour la mélodie. Sa sensibilité et son goût pour la poésie française l’attire vers des compositeurs tels que Debussy, Chausson, Fauré, Caplet ou encore Ravel.
Lise Nougier est invitée dans plusieurs festivals notamment le festival de Saint-Jean de Luz pour interpréter Les Chansons Madécasses de Ravel aux côtés de Marie-Joseph Jude au piano, Jérôme Pernoo au violoncelle et Philip Bernold à la flûte ainsi qu’au festival des Musicales de Colmar, au festival des Automnales du Mans…
Sarah Jouffroy, mezzo-soprano
Sarah Jouffroy commence ses études musicales par l’apprentissage du violoncelle. A l’âge de 20 ans, elle débute le chant en cours particuliers puis intègre le CNSMD de Lyon.
Elle découvre la scène grâce à la compagnie Les brigands, avec laquelle elle chante dans Geneviève de Brabant puis Le docteur Ox. L’Opéra de Marseille l’engage pour interpréter Fanny, dans L’aiglon de Honegger, puis pour les rôles de Nicklausse dans Les Contes d’Hoffmann et Dorabella dans Cosi fan tutte de Mozart. A l’Opéra de Nantes, elle est Rosette (Manon de Massenet), la deuxième dame (La flûte enchantée). On la retrouve ensuite à l’Opéra de Lille, de Besançon, de Versailles, de Bordeaux, de Fribourg, à Avignon, au Capitole de Toulouse, à Amsterdam, au Théâtre des Champs-Elysées, dans les mises en scène de Jean-François Sivadier, de Laurent Pelly, d’Olivier Py…
En 2018, elle a été marquée par la sublime production des Dialogues des Carmélites où elle chantait Mère Jeanne au Théâtre des Champs-Elysées, mise en scène d’Olivier Py, sous la direction de Jérémie Rhorer, repris au Théâtre de Caen et au Téatro Communal de Bologne.
En décembre 2019, on la retrouve à l’Opéra Comique où elle a déjà chanté Le génie de l’air dans Manfredet Madelon dans Fortunio.
Elle sera Gertrude dans la production de Fortuniode Messager, mise en scène de Denis Podalydès, direction Louis Langrée, en décembre 2019, à laquelle participe également le Chœur de chambre les éléments.
Pour les opéras ou en récital, elle chante sous la direction de Vincent Dumestre, Emmanuel Krivine, Christophe Rousset, Hervé Niquet. Elle interprète Monteverdi, Vivaldi, Pergolèse, Purcell, Mascani, Glück, Hasse, Haendel, Schumann et Massenet, et bien sûr Rossini.
Heureuse à l’opéra, Sarah Jouffroy a eu aussi la chance de travailler le Lied et la mélodie française pendant dix ans avec Ruben Lifschitz et se produit en récital, notamment avec Hélène Lucas à l’Opéra de Lille et au festival de Saint-Riquier, puis au Théâtre de Compiègne. Elle a aussi interprété les Chansons madécasses de Ravel avec l’Orchestre de Chambre de Paris.
Riccardo Romeo, ténor
Riccardo Romeo est né à Augsbourg, en Allemagne, et a passé une enfance bilingue chez ses parents italiens.
Dès son plus jeune âge il a chanté dans différents chœurs de la « Albert Greiner Sing und Musikschule » d’Augsbourg ainsi que dans le chœur d’enfants et de jeunes du Théâtre d’Augsburg. Il a chanté ses premiers rôles solistes dans diverses productions d’opéra et a acquis ses premières expériences scéniques par exemple en 2005 dans Tosca de Puccini dans le rôle du petit berger puis dans le « Komödie Augsburg » dans divers opéras pour enfants.
Après l’obtention de son baccalauréat, il entame des études de chant à la Hochschule für Musik und Darstellende Kunst à Francfort dans la classe de Berthold Possemeyer. Au cours de ses études, il s’est déjà produit comme soliste au Staatstheater Nürnberg, au Staatstheater Darmstadt et à l’Oper Frankfurt. En été 2015, Riccardo a effectué un semestre ERASMUS au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris (CNSMDP).
Après avoir obtenu son Bachelor, Riccardo Romeo a été admis au CNSM de Paris dans le cycle de Master opéra où il étudie actuellement dans la classe de Yves Sotin. Son répertoire inclut à la fois des rôles de ténor lyrique ainsi que des rôles de caractère.
Riccardo Romeo a déjà participé à de nombreuses master classes, entre autres avec Mireille Alcantara, Enza Ferrari, Helmut Deutsch, Axel Bauni, William Christie et Véronique Gens.
En été 2018, il a interprété le rôle de Monostatos dans la production de La Flûte enchantée aux Escales Lyriques de l’île d’Yeu. Durant cette saison, on a pu le voir comme Basilio au Stadttheater Gießen, Ecclitico dans la production annuelle du CNSM de Paris et dans le rôle du Prince Ramiro dans Cendrillon (Isouard) à l’Opéra de Saint-Étienne.
Geoffroy Buffière, basse
Après s’être formé à des répertoires variés à la Maîtrise de Notre-Dame de Paris puis au CRR de Paris, il s’intéresse plus particulièrement à l’opéra, au Cnipal de Marseille et dernièrement à l’Académie de l’Opéra Comique.
Aujourd’hui, son activité de chanteur reste éclectique : il alterne concerts de polyphonies anciennes, créations contemporaines, représentations d’opéra sur les scènes françaises et internationales, et musique baroque, sous la direction des principaux spécialistes de chacun de ces répertoires (de P. van Nevel ou D. Visse à A. Altinoglu, sans oublier W. Christie, E. Haïm, H. Niquet ou R. Pichon).
Cette saison, il reprend son rôle d’Eole dans Les Amants magnifiques de Molière et Lully en tournée, et sera Sir Williams dans Richard Cœur-de-Lion de Grétry à l’Opéra royal de Versailles, Guillaume dans Fortunio de Messager à l’Opéra Comique, il interprètera le Duc de Vérone dans Roméo et Juliette de Gounod à l’Opéra de Bordeaux ainsi que le Marquis d’Obigny dans La Traviata à l’Opéra de Saint-Etienne.
Geoffroy Buffière étant souffrant, il sera remplacé par Olivier Déjean.
Olivier Déjean a étudié le chant au Conservatoire de Montpellier puis au CNSM de Lyon dans la classe Françoise Pollet. Il intègre ensuite l’Opéra-studio de l’Opéra National du Rhin où il participe à de nombreux spectacles : Le Nozze di Figaro (rôle titre) pour le jeune Public ; Il Matrimonio Segreto de Cimarosa (Robinson); Richard III de Battistelli (Brackenburry/Rattcliff) mise en scène par Robert Carsen et dirigée par Daniel Klajner… En 2011, il gagne le Prix homme au 11e Forum lyrique international d’Arles. Ce prix sera suivi de nombreux autres (Prix « mélodie contemporaine » du Concours International de Mélodie française de Toulouse ; Concours de mélodie française de Gordes ; Concours International de Vivonne). De janvier à juin 2013, Olivier Déjean a fait partie de la 1ère Académie de l’Opéra Comique. A l’opéra, il est Angelotti/Sciarrone dans Tosca au Festival les Nuits Musicales de Bazoches (dir : Alexandra Cravero), Crespel/Luther dans Les Contes d’Hoffmann dans les Théâtres de Piacenza, Modena, puis Reggio Emilia ; Bardolfo dans le Falstaff de Salieri au Théâtre d’Herblay ; Sarastro dans La Flûte Enchantée durant l’Académie Lyrique de Vendôme ; Basile dans la tournée française d’Un Barbier, coproduction Théâtre des Champs Elysées/CFPL (31 représentations de décembre 2017 à février 2019).
Dans le répertoire sacré, il a notamment chanté: La Nelson-Messe et la Création de Haydn; le Requiem de Mozart; The Messiah de Haendel; La Petite Messe Solennelle et le Stabat Mater de Rossini ; Messa di Gloria de Puccini ; Les Vêpres à la Vierge de Monteverdi ; Tous les rôles de Basse de La Passion selon Saint Jean de Bach.
Parmi ses projets à venir: Erode dans San Giovanni Battista avec Le Banquet Céleste en novembre prochain; Alidoro dans Cenerentola avec Opéra Éclaté en Juillet 2020; Basse solo dans Le Christ au Mont des Oliviers de Beethoven en décembre 2020; Omar dans Abu Hassan de Weber en mars 2021, tous deux à l’Opéra de Clermont-Ferrand…
Nathalie Steinberg, piano-forte
Connue notamment pour son travail aux côtés de John Elliot Gardiner, Nathalie Steinberg s’est formée au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris et a d’abord travaillé aux Etats-Unis et en Angleterre. De retour en France, elle est Chef de chant dans différents théâtres (Opéra Bastille, Opéra Comique, Opéra de Lille, Opéra de Monte-Carlo, Helsinki, Amsterdam, Bruxelles…) ainsi qu’à Radio-France et joue sous la direction de nombreux chefs prestigieux dont S. Osawa, G.Prêtre, Esa Pekka Salonnen, JC. Casadesus, A. Altinoglu, K. Ono, FX Roth, L. Langrée… Avec JE Gardiner, elle se produit aux Proms de Londres, aux Festivals d’Edinburgh et de la Côte Saint-André et dernièrement au Carnegie Hall de NYC. Parallèlement, elle noue une étroite collaboration avec Roberto Rizzi Brignoli pour le répertoire italien.Nathalie Steinbergfaitaussi de nombreuses créations (Eötvos, Sariaho, Finzi) au Festival d’Aix en Provence, au Châtelet, à l’Opéra Comique. Elle a également dirigé le chœur de Radio France pour Don Pasquale au Théâtre des Champs Elysées. Elle accompagne les récitals de Susan Graham, Marie-Ange Todorovicth, Isabelle Poulenard, Béatrice Uria Monzon…
Depuis 2013, elle enseigne au Conservatoire national supérieur de musique de Paris et fait de nombreuses master class.
Pianiste du Chœur de chambre les éléments de Joël Suhubiette, elle a assuré la direction artistique de leur enregistrement du Requiem de Desenclos, a participé aux Victoires de la musique lors de leur nomination et joué les Noces de Stravinsky à la Halle aux Grains de Toulouse.
Mary Olivon, piano-forte
Originaire de Nantes, Mary Olivon a obtenu les prix de piano, musique de chambre, accompagnement vocal et chef de chant au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris dans les classes de Claire Désert, Pierre-Laurent Aimard, Daria Hovora, Anne Grappotte, Erika Guiomar.
Passionnée de musique de chambre et notamment par le répertoire vocal, elle se perfectionne en Allemagne à la Hochschule de Karlsruhe auprès de Hartmut Höll, Mitsuko Shirai et Anne Le Bozec. Elle est lauréate de la Fondation Charles Oulmont en 2006 ainsi que de plusieurs concours internationaux.
Elle se produit en France comme à l’étranger, seule ou au sein de diverses formations de musique de chambre : Festival de Grignan, Académie Ravel, Folle Journée de Nantes, Festival d’Entrecasteaux, Rencontres Musicales de La Prée, Festival Messiaen, à l’Auditorium de Radio France, à la Cité de la Musique, en Suisse, en Allemagne à Leipzig, Tübingen.
Attirée par l’opéra et le théâtre lyrique, elle participe en 2011 à une production de l’Enfant et les Sortilègesde Ravel au Festival Messiaen à la Meije et collabore régulièrement avec la chef d’orchestre Alexandra Cravero au sein de son Festival « Les nuits musicales de Bazoches ».
Elle a participé à l’enregistrement du 1er disque du compositeur Fabien Touchard « Beauté de ce monde » (Hortus). A paraître également en Septembre 2019 « Aporie » sous le label Triton, créations de mélodies de Patrick Loiseleur avec la soprano Sabine Revault d’Allones et le baryton L’Oiseleur des Longchamps.
Mary Olivon occupe le poste d’assistante (chef de chant- accompagnatrice) au CNSM de Paris, elle a travaillé auprès de Malcolm Walker jusqu’en 2016 et actuellement au côté de Fréderic Gindraux.
Emmanuel Mandrin, harmonium
Organiste, Premier Prix de virtuosité dans la classe de Marie-Claire Alain, il se produit avec des ensembles vocaux (Musicatreize, Ensemble Vocal M. Piquemal, Accentus, Les Eléments…) ou instrumentaux, dont l’Orchestre Philharmonique, l’Orchestre de Paris. Il joue régulièrement avec des ensembles de musique ancienne ou baroque (Les Musiciens du Louvre, Sagittarius, Akadêmia, Matheus, La Rêveuse…) et a remporté, avec La Fenice, le Premier Prix du concours international de Bruges. Il participe à plusieurs émissions de télévision et de radio, et a enregistré chez STIL, ADDA, ACCORD, ADES, et ERATO, ARCHIV, ZIG-ZAG, MIRARE, HORTUS.
Passionné plus particulièrement pour le répertoire français des XVIIe& XVIIIesiècles, il fonde et dirige l’ensemble Les Demoiselles de Saint-Cyr, avec lequel il enregistre Du Mont, Couperin, Clérambault, Charpentier, Nivers.
Son dernier album consacré aux Ténèbres de Couperin est, comme les précédents, salué unanimement par la critique (ffff Télérama, Diapason d’or, Le Monde,…).
Il collabore, pour Nina Companeez, à la musique du film l’Allée du Roi, et a été invité par la Maîtrise de Radio-France puis par la Villa Médicis à diriger la musique d’Estherde Racine.
Il a enseigné la basse-continueau Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris et encadre de nombreuses master class dont la formation Voix célestes à Royaumont.
Le choeur de chambre les éléments
Sopranos : Cécile Dibon-Lafarge, Solange Añorga, Cyprile Meier-Lefebvre, Isabelle Fallot
Altos : Margot Mellouli, Joëlle Gay-Mas, Juliette Vialle, Marine Vauclin
Ténors : Guillaume Zabe, Laurent David, Marc Manodritta, Stephan Olry
Basses : Antonio Guirao-Valverde, Didier Chevallier, Jérémie Delvert, Christophe Sam
Pour aller plus loin…
Interview de Joël Suhubiette à propos de la Petite Messe Solennelle > lire la video
Pour mieux connaître Gérard Fauvin et le Domaine Musical de Pétignac :
Pour découvrir tous les instruments du Festival Toulouse les Orgues
et surtout le programme de la prochaine édition du 1erau 13 octobre 2019
Pour en lire davantage sur Rossini
- La Vie de Rossini de Stendhal, publiée en 1823
- Rossini : l’opéra de lumière de Damien Colas (Gallimard Découverte, 1992)
- Rossini de Gérard Denizeau (Bleu nuit, 2009)
Et pour réserver vos places !
> le 25 octobre à Tours, Concerts d’automne
> le 12 novembre à Odyssud-Blagnac