Dans les coulisses des Bains Macabres

Les éléments ont eu en ce début d’année le plaisir de partager l’aventure des Bains Macabres, un opéra-comique de Guillaume Connesson, sur un livret d’Olivier Bleys, dans la mise en scène de Florent Siaud, avec la belle équipe des Frivolités Parisiennes : une co-commande des Frivolités Parisiennes avec le Théâtre Impérial de Compiègne.

Après avoir posé le décor, nous vous invitons à un petit tour dans les coulisses (ou plutôt, ici, les vestiaires) de la production pour les quelques mois et les quelques heures qui précèdent le lever de rideau. 

 

Quelques images pour commencer :
bienvenue aux Bains Terminus !

 

Opéra Polar / Opéra Comique 

Opéra Polar car il y a enquête et, bien sûr, s’il y a enquête, c’est qu’il y a eu meurtres ! En effet, la mort du député Aristide aux Bains Terminus, station thermale du bord de la Méditerranée, éveille les soupçons de la police des bains car elle ne semble pas isolée. En consultant les archives, on découvre déjà six décès dans cet établissement où l’on vient normalement se soigner… Cela a t-il un lien avec les amours de Célia, la belle baigneuse des Bains Terminus, follement éprise de Mathéo malgré une relation en ligne uniquement et un peu mystérieuse ? Tous les codes y sont : nous sommes dans un polar. 

Opéra comique, les Bains Macabres le sont pour deux raisons : la première est qu’il s’agit techniquement d’un opéra comique dans la grande tradition de l’opéra comique français où les chanteurs alternent les passages parlés et les passages chantés ; la deuxième est qu’il est souvent proche de l’opéra bouffe et qu’on s’y amuse du début à la fin !

 

On ne vous dira rien de plus concernant l’histoire : à vous de chercher les indices mais, en attendant, bienvenue dans les coulisses !

 

Dans les vestiaires des Bains…

La naissance d’une production d’opéra est un long processus riche de rebondissements, de grandes étapes et de petits détails. S’il n’y a pas de recette miracle, certains ingrédients sont indispensables :

• une équipe artistique énergique et on peut compter sur Les Frivolités Parisiennes pour cela !
Compagnie d’opéra créée en 2012 par les musiciens Benjamin El Arbi et Mathieu Franot, Les Frivolités Parisiennes font redécouvrir au public le répertoire lyrique léger français des XIXe et XXe siècles : l’opéra-comique, l’opéra bouffe et la comédie musicale. Désireuse de proposer des œuvres nouvelles, la compagnie d’opéra produit chaque saison des créations et des recréations inédites, dont certaines donnent lieu à des enregistrements discographiques sous le label Naxos. Depuis 2012, Les Frivolités Parisiennes ont donné vie à près de quinze œuvres du genre.

• un bon livret : celui d’Olivier Bleys
« Pas de bon opéra sans un bon livret : nouveau dans le rôle de librettiste, le romancier Olivier Bleys – familier aussi de l’univers de la bande dessinée – a fourni un excellent matériau de départ à Guillaume Connesson. » Alain Cochard, Concert Classic

• un compositeur inspiré : Guillaume Connesson
« Prouvant que la musique contemporaine peut être à la fois délectable, passionnante, intrigante, onirique et haletante, ludique, pleine de suspens, de nobles références passées tout en regardant vers l’avenir, Guillaume Connesson signe une nouvelle partition (son premier opéra) invoquant les musiques de Satie, Debussy, Hollywood, le music-hall.» Charles Arden, Ôlyrix

• une belle distribution, à savoir ici :

 

Premiers rôles
Sandrine Buendia dans le rôle de Celia Verdier (Employée aux Bains Terminus)
Romain Dayez dans le rôle de (Un spectre, le fiancé de Celia)
Fabien Hyon dans le rôle de Nestor Gobineau (Directeur des Bains Terminus)
Anna Destraëlle dans le rôle de Miranda Joule (Commandante de la Police)
Goeffroy Buffière dans le rôle de Prosper Lampon

Seconds rôles
Nicolas Certenais dans le rôle d’Aristide
Benjamin Mayenobe, Benoit-Joseph Meier, Jeremie Brocard
dans les rôles
 des trois curistes et trois spectres

Cécile Dibon-Lafarge dans le rôle de Cerise et une correspondante
François-Olivier Jean dans le rôle de Jean et un correspondant
Matthieu Le Levreur dans le rôle d’Hugo et un correspondant
Cyrille Gautreau dans le rôle de Gabriel et un correspondant
Marc Manodritta, un correspondant

Arie Van Beek, Direction musicale
Nicolas Chesneau, Chef de chant
Orchestre Les Frivolités Parisiennes (37 musiciens)
Choeur Les Éléments (12 chanteurs) – Chef de chœur Joël Suhubiette
Philippe Miesch, Scénographie et costumes
Nicolas Descoteaux, Lumières
Thomas Israel, Design Video
Jane Piot, Assistance a la mise en scène


• des heures de répétition : les répétitions musicales, d’abord, des solistes seuls, du chœur seul, puis les répétitions scéniques sans l’orchestre, suit l’étape importante de la générale piano, c’est-à-dire la répétition générale scénique avec maquillage et costumes accompagnée par le piano,  puis les scéniques avec orchestre, et, enfin, la pré-générale et la générale où tout est réuni. On y règle les derniers détails et on y déroule le spectacle avec toute la fluidité et l’énergie nécessaires pour trouver les dernières couleurs. 

 

Alors que la Première approche, on fédère les énergies !

(Courrier de Florent Siaud, metteur en scène, à toute l’équipe, à quelques heures de la première au Théâtre Impérial de Compiègne, le 24 janvier 2020)

« Chers interprètes d’exception,

 C’est le grand jour ! Loin de craindre le rendez-vous avec le public, courrez-y avec appétit et impatience. Faites souffler sur lui l’ivresse des scènes virevoltantes et enchaînées comme dans un Feydeau, nagez librement dans la beauté en fusion des amours impossibles et répondez à l’appel des sens, faites trembler les inquiétudes enfouies en ressentant corps et âme le souffle glacé de l’au-delà sur vos épaules, restez constamment en enquête devant les signes surnaturels que les morts font surgir dans vos vies, goûtez aux saveurs loufoques du cinéma expressionniste à l’occasion, mais ne boudez pas la vérité des émotions vraies et à fleur de peau. Soyez constamment avec nous, en jeu et en délicate intensité. Ce soir, nous serons beaucoup dans les cathédrales sonores capiteuses de Guillaume Connesson, et un peu chez Debussy, Bernstein, Weil, Wagner ou Penderecki. Nous serons surtout chez vous, dans un univers de funambules, où vous deviendrez des acrobates avançant délicatement sur le fil ténu qui sépare le rire cocasse et l’étrangeté la plus touchante.

 Je vous embrasse tous et chacun d’entre vous »
Florent

 

Avant de monter sur scène…

Les techniciens s’affairent au plateau, c’est la « mise » : derniers réglages, nettoyage du plateau, mise en place. Les musiciens de l’orchestre arrivent, se préparent, jouent quelques notes, parfois vont en fosse pour travailler un trait ou deux ou faire un raccord.  Le chef d’orchestre se concentre et se prépare lui aussi dans sa loge après avoir salué toute son équipe. Et pour le chœur et les solistes, un petit parcours dans les loges s’amorce. On voit défiler dans l’escalier en colimaçon, ceux qui se dirigent vers les maquilleurs et maquilleuses, les autres, à l’étage supérieur, se font coiffer, puis chacun dans sa loge s’habille et prépare ses costumes. Les costumières veillent au grain, font une petite réparation, un dernier ajustement, vont récupérer un accessoire…
Pendant ce temps, la production veille à ce que rien ne soit oublié et que tout le monde soit bien choyé. On vérifie que tous les accessoires sont bien à leur place et que tout fonctionnera techniquement.
Dehors, le public s’amasse, se dirige vers sa place et enfin, on peut commencer :
bienvenue aux Bains Terminus ! 

 

 


La presse vous parle des Bains Macabres 

« Sur une intrigue policière poético-loufoque, Guillaume Connesson a posé une musique qui se souvient d’hier mais qui parle à aujourd’hui. Cet opéra-comique singulier offre une parenthèse de légèreté dans la création musicale contemporaine. (…) s’ébat dans ces « Bains macabres » une joyeuse équipe de jeunes talents. Au premier rang, l’orchestre des Frivolités Parisiennes, qui partage la commande et la production de cet opéra avec le Théâtre Impérial de Compiègne (où il a été créé le 24 janvier). Sous la baguette aguerrie d’Arie van Beek, il dessine un arc-en-ciel de rythmes et de nuances chromatiques qui participe à la vie de la scène. Réglée par Florent Siaud et organisée selon un dispositif simple mais habile, elle profite de voix légères mais adaptées à chaque rôle.

Sandrine Buendia, Fabien Hyon et Romain Dayez, chanteurs en résidence à Compiègne, dévoilent avec délicatesse les traits de leur personnage respectifs, Célia, Nestor et Mathéo. Le chœur Les Eléments, sous la direction de Joël Suhubiette, se montre à nouveau admirable. Pas besoin de bouée universitaire pour plonger allègrement dans ces « Bains macabres » ouverts à tous. » Philippe Venturini, Les Echos

« Sous la baguette inflexible mais sans raideur d’Arie Van Beek, les trente-sept musiciens de haut niveau de l’Orchestre des Frivolités Parisiennes, tassés dans la petite fosse, produisent un flot mélodique continu, d’une précision horlogère qui n’exclut pas une interprétation très inspirée. Quant aux douze artistes du chœur Les Éléments, dirigés par Joël Suhubiette, ils sont irréprochables. » Brigitte Cormier, Forum Opéra


Pour aller plus loin 

> France Musique : Le concert de 20h, Autour de Guillaume Connesson – par Arnaud Merlin

> Site officiel des Frivolités Parisiennes

> L’interview perchée de Guillaume Connesson par Séverine Garnier, Classique mais pas has been