Les Éléments et Mozart

En 2024, le chœur de chambre Les Éléments a plusieurs rendez-vous avec Mozart (et ne boude pas son plaisir !). En effet, ces mois de février et mars, le chœur est au Théâtre du Capitole de Toulouse pour assurer la partie chorale d’Idoménée sous la direction de Michele Spotti dans la mise en scène de Satoshi Miyagi. En juin, il retrouvera Jérémie Rhorer et Le Cercle de l’harmonie pour le Requiem au Festival de Saint-Denis. C’est donc l’occasion rêvée pour vous convier à un petit focus sur les moments qui ont lié Les Éléments à Mozart, à la scène comme au concert. 

Idoménée : le choeur à l’honneur

Le chœur de chambre Les éléments a interprété Idoménée de Mozart pour la première fois en 2011 sous la direction de Jérémie Rhorer, au Théâtre des Champs-Elysées, dans la mise en scène de Stéphane Braunschweig puis, en version concert, au Festival International d’Opéra baroque de Beaune et, en Grèce, au Festival hellénique d’Athènes. Joël Suhubiette et Le chœur se réjouissent de retrouver l’œuvre sous la direction cette fois de Michele Spotti à l’Opéra national du Capitole.
Idoménée est reconnu pour être l’opéra de Mozart le plus beau en ce qui concerne les parties chorales. Elles y sont nombreuses, riches, développées, expressives, allant des plus fins pianissimi aux mouvements vifs remplis de fougue.
Cet opéra seria en trois actes de Mozart a été composé sur un livret de l’abbé Giambattista Varesco d’après une tragédie lyrique française d’Antoine Danchet mise en musique par André Campra et créée à Paris en 1712*. Il a été créé le 29 janvier 1781 à Munich au Théâtre de la Cour.

L’action se déroule à Sidon, capitale de la Crète, au retour de la guerre de Troie. Une princesse troyenne, captive des Crétois, lutte entre sa haine pour les ennemis et son amour pour leur prince. Le père de celui-ci, le roi Idoménée, sera mis à rude épreuve par Neptune lui-même.

À vingt-cinq ans, Mozart enfin indépendant signe avec Idomeneo un véritable chef-d’œuvre, où le traditionnel opéra seria devient une tragédie humaine marquée du sceau unique de son génie. Comme le précisent Elisabeth Brisson et Jérôme Thiébaux dans leur Histoire de la musique occidentale (Ellipses, 2020)* : « Dans le sillage de Gluck, Mozart confère une grande place aux chœurs : ils interviennent neuf fois, intégrés à l’action ; et il fait de l’orchestre un protagoniste à part entière […] ».

Le chœur représente les Troyens et les Crétois et traduit des émotions très contrastées sollicitant une large palette de couleurs vocales. Le chœur d’acclamation à Neptune au premier acte est suivi au deuxième acte par « une musique de tempête et un chœur de terreur devant la colère de Neptune » et un chœur d’affolement « Courrons, fuyons », tandis que le troisième acte laisse place à la déploration avant le chœur de réjouissance suite au triomphe de l’amour.

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5 REPRÉSENTATIONS DU 27 FÉVRIER AU 7 MARS 2024
OPÉRA NATIONAL DU CAPITOLE DE TOULOUSE

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Direction musicale : Michele Spotti • Mise en scène : Satoshi Miyagi
Collaboration artistique : Honoh Horikawa • Scénographie : Junpei Kiz
Costumes : Kayo Takahashi Deschene 
Lumières : Yukiko Yoshimoto • Chorégraphie : Akiko Kitamura

Ilia : Marie Perbost • Idomeneo : Ian Koziara
Idamante : Cyrille Dubois • Elettra : Andreea Soare
Arbace : Petr Nekoranec • Grand prêtre : Kresimir Spicer
Orchestre national du Capitole de Toulouse • Chœur Les Éléments

Coproduction Festival d’Aix-en-Provence / Opéra national du Capitole de Toulouse

Les Éléments et Mozart !

Avec la musique de Mozart, Les Éléments ont voyagé, en France, à Paris, Lessay, La Chaise-Dieu, Metz, Lyon, Poissy et, en Europe, au Barbican de Londres, à la Philharmonie de Hambourg, à Brême et au Théâtre de Dortmund en Allemagne, au festival d’Athènes.
L’ensemble a interprété les opéras Cosi Fan Tutte, L’Enlèvement au Sérail, Les Noces de Figaro en version concert mais, aussi, Thamos Roi d’Egypte, musique de scène pour le théâtre, ainsi qu’un grand nombre d’œuvres sacrées, les Vêpres solennelles d’un confesseur, la Grande Messe en Ut, la Messe du Couronnement et, bien sûr, le Requiem.
Nombre de ces concerts ont été le fruit d’une collaboration avec Jérémie Rhorer et le Cercle de l’Harmonie avec plus de 50 concerts partagés dans 6 pays, principalement autour de Mozart ainsi que Gluck et Aubert. Une collaboration à retrouver également au disque avec Lodoïska de Cherubini enregistré à Venise.

Le Requiem de Mozart

Les Éléments ont maintes fois interprété le Requiem de Mozart sous la direction de différents chefs et, bien sûr, sous la direction de Joël Suhubiette. L’œuvre fait partie des « incontournables » pour un chœur de chambre, les parties chorales y tenant la toute première place, tantôt dans la puissance des moments dramatiques, tantôt dans la douceur et le calme du recueillement.

Les Éléments ont interprété le Requiem de Mozart à Paris, à Athènes, à Lessay mais, aussi, à Toulouse et en région. Ils l’ont récemment donné à Odyssud avec l’Orchestre Les Passions – il avait été à cette occasion associé au Requiem de Kurt Weill dans le cadre du centenaire de la Première Guerre mondiale. Un peu plus tôt le chœur Les Éléments avait interprété le Lacrimosa, extrait du Requiem, à la Halle aux Grains, sous la direction de Tugan Sokhiev, à l’occasion des Victoires de la musique qui s’étaient déroulées à Toulouse en 2016.

Le Requiem de Mozart a également résonné plusieurs fois à la Halle aux Grains avec Les Éléments, avec l’Orchestre national du Capitole de Toulouse sous la direction de Claus Peter Flor mais, aussi, en 2009, lors d’un concert dont on peut aujourd’hui vous partager un extrait inédit avec le Dies Irae du Requiem de Mozart interprété par les Éléments et l’Orchestre de Chambre de Toulouse sous la direction de Joël Suhubiette.

Retrouvez aussi Les Éléments et l’Orchestre de Chambre de Toulouse dans les Vêpres solennelles d’un confesseur de Mozart au Festival de la Chaise-Dieu en 2008.

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* Sources bibliographiques : Histoire de la Musique occidentale (Ellipses, 2020) – Elisabeth Brisson et Jérôme Thiébaux

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